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    Station : La chute sur Albédo : « Pour un premier roman, Al Robertson nous délivre un petit bijou de cyberpunk, entre un univers étoffé, une histoire qui tient la route et surtout un duo de personnages charismatiques et addictifs. »


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    Pour Lorkhan, Station : La chute est « une sorte de cyberpunk 2.0 vif, dynamique et entraînant. »


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  • [Quatrième et dernier post d'Al Robertson, dans sa traduction. Encore tous mes remerciements pour son implication.]

     

     

    Station : La Chute vient de sortir en France. Pour fêter cela, j’ai voulu traduire ce post issu de mon blog sur les musiques qui m’ont aidé à écrire le roman. Trouver la bonne bande-son était très important – cela m’a aidé à cerner l’ambiance que je recherchais pour les aventures de Jack et Fist et à imaginer le monde dans lequel ils se déplaçaient.

    Voici donc quelques-unes des inspirations musicales les plus importantes pour Station : La Chute. C’est juste une bande-son d’ordre général – il y aura d’autres musiques liées à des personnages particuliers sous peu. Oh, et c’est la musique qui a fonctionné pour moi pendant que j’écrivais, mais ce n’est certainement pas la seule bande-son possible. S’il vous vient quelque chose de complètement différent à l’esprit au fur et à mesure que vous lisez le roman, j’aimerais que vous me le fassiez savoir dans les commentaires !

     

    John Foxx / My Lost City / The Garden

     

    My Lost City de John Foxx a été une très grande source d’inspiration. Il y a quelque chose d’élégiaque et d’envoûtant dans cet album. Il entre très fortement en résonnance avec les sentiments de Jack alors qu’il retourne dans un endroit qui n’est plus chez lui. C’est aussi un album sublime, de l’ordre du sacré, traversé par des sonorités chorales qui renvoient à l’enfance de Foxx. J’y sentais la présence lointaine des dieux.

     

     

     

    The Garden a également été très important. Dès que j’ai entendu l’album, j’ai su que j’avais trouvé une partie essentielle de la bande-son du livre. « Europe After the Rain » et « Swimmer 2 » se sont particulièrement distingués. Les deux morceaux sont merveilleusement entraînants, mais ils sont aussi traversés par un courant profond de rêve, de tristesse et de perte. Leur son de synthé très « années 80 » leur confère aussi un joli sentiment rétro-futuriste.

     

     

     

    The Black Dog / Music for Real Airports

     

    Le merveilleux album de The Black Dog a été principalement composé en transit. Il capture parfaitement le terne anonymat des non-lieux modernes. C’est le genre d’endroits que Jack et Fist passent beaucoup de temps à explorer : les parcs industriels, les halls d’accueil d’entreprises, les installations douanières, les escales de transit, les centres commerciaux et les couloirs de service.

     

     

    En particulier, j’ai souvent écouté « Wait Behind This Line » en boucle, martelant le clavier en synchronisation avec sa construction lente, majestueuse et bourdonnante. Le morceau accentue le sens du vaste pouvoir impersonnel qui imprègne Station. Les cordes qui y croissent ajoutent quelque chose d’humainement douloureux. Cela m’a aidé à imaginer le progrès résolu et déterminé de Jack et Fist vers la vérité.

     

     

    Brian Lavelle / Fallen Are the Domes of Green Amber

     

    Il y a quelques années, Brian Lavelle a sorti ce bel album. Il est composé de deux bourdons longs, lents, imposants, à la fois riches de majesté évocatrice et assez épurés pour que votre imagination travaille à plein. C’est génial de les décrire. Malheureusement, ils ne sont pas disponibles en ligne.

    Donc, à la place, voici Suburban Electrification, qui est aussi très évocateur, mais d’une manière légèrement différente :

     

     

    Slowdive / Pygmalion

     

    J’aurais aimé découvrir l’album majestueux de Slowdive quand il est sorti, en 1995. En fait, je ne l’ai découvert que pendant que j’écrivais Station : La Chute. L’écouter a été une expérience incroyable – c’est une merveilleuse bande-son pour errer tard la nuit dans le Dockland, quand les dieux sont en sommeil, que l’éclairage a presque disparu et que la pluie battante a réussi à vider les rues, à l’exception des noctambules les plus acharnés.

     

     

     

    (Publié pour la première fois sur Allumination, le blog d’Al Robertson, avec son aimable autorisation : http://www.allumination.co.uk/sounding-heavenly/)


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    Axis (dans son édition Folio SF) est Au pays des cave trolls. « Axis est un bon roman où on retrouve toutes les caractéristiques de l’auteur : une écriture fluide qui rend l’immersion dans le récit très facile, une trame intrigante, des personnages humains et intéressants. »


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    Les mots de Nanet sur Station : La chute. Fist n'a donc pas que des amis !


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    Spin lu par Le chien critique. « Spin est sûrement un des plus grand livres de ces 25 dernières années. »


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    La Bibliothèque de Mount Char en Nebalia : « La Bibliothèque de Mount Char est assurément un livre enthousiasmant, et un premier roman de très bon augure pour la suite. »


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  • [Troisième post d'Al Robertson, traduit par ses soins. Encore un grand merci à lui.]

     

     

    Hugo Fist est une marionnette de ventriloque. Comme toutes les meilleures marionnettes, c'est un esprit très indépendant. Il a fait irruption dans Station : La Chute entièrement formé et a continué à remodeler le roman en fonction de ses propres besoins et désirs.

    Pour le créer, je me suis inspiré de nombreuses autres marionnettes. Certaines d'entre elles m'ont donné une meilleure compréhension de Fist et de sa relation avec Jack Forster, son homologue humain. D'autres m'ont aidé à imaginer ce que cela signifie d'être une personne de petite taille en bois dans un monde (principalement) humain.

    Voici quatre de mes préférées :

     

    1) Hugo Fitch, Au cœur de la nuit

     

    Hugo Fitch m'a hanté pendant des décennies. C'est le personnage d'un des segments du film d'horreur à sketches de 1945, Au cœur de la nuit. Tout le film est formidable, une succession de frayeurs merveilleuses, évocatrices et subtiles, mais la partie dans laquelle nous rencontrons Hugo se distingue vraiment.

    Tout d'abord, un bref résumé. Maxwell Frere est un jeune et brillant ventriloque. Il a une relation difficile avec sa marionnette, Hugo Fitch. Professionnellement, tout se passe très bien, mais Maxwell craint que Hugo ne le quitte. Silvester, un autre ventriloque, s'inquiète de la santé mentale de Maxwell et tente de l'aider. Maxwell pense que Silvester veut voler Hugo et l'abat. Il est emprisonné, ce qui conduit à :

     

     

    Cette scène finit très mal pour Hugo – mais une bonne marionnette ne se laisse jamais abattre...

    Il y a beaucoup de Hugo Fitch dans Fist. Les deux sont agressifs, arrogants, égoïstes et très difficiles à vivre. Les deux ont des relations très conflictuelles avec leurs homologues humains. Et les deux veulent la seule chose qu'ils ne peuvent pas avoir : vivre leur vie selon leurs propres termes.

    La grande différence entre eux est le genre. Hugo Fitch est une marionnette d'horreur. Il est terrifiant parce qu'il est soit un symptôme de la désintégration psychologique de Maxwell, soit une entité surnaturellement indépendante à part entière, ou peut-être même une combinaison des deux. Lorsque nous le regardons, nous voyons quelque chose qui brise notre sens de la stabilité et de l'ordre du monde.

    Par contre, Hugo Fist est une marionnette de science-fiction. Il est terrifiant parce qu'il est une IA militaire (plus ou moins) psychotique. Il ne menace pas Jack ni le monde de Station de la manière dont Hugo Fitch menace Maxwell et la perception  de notre monde. Station : La Chute n'est pas une histoire à propos d'une dépression ou d'êtres surnaturels, même si elle contient des personnes brisées et des morts qui se relèvent et se promènent à nouveau.

    Fist véhicule aussi des idées que Hugo Fitch n'aurait jamais pu exposer. L'une des choses qui m'a aidé à comprendre ça est une autre marionnette de ventriloque. Cette fois, elle existe vraiment : Stookie Bill, la toute première star de la télévision.

     

    2) Stookie Bill, première émission télévisée

     

    Stookie Bill était la marionnette du ventriloque John Logie Baird. Il n'était qu'une tête, mais il a joué un rôle très important dans l'histoire de la technologie. En 1924, son visage légèrement brûlant a été la première image jamais vue à la télévision.

    Baird a dû utiliser une marionnette parce que sa plate-forme d'éclairage était trop chaude pour être supportée par un être humain, et, de toute façon, le détail du visage humain était trop subtil pour apparaître sur sa transmission à faible contraste. Il est intéressant de noter que, dès ses commencements, la télévision a trouvé que l'artificiel était plus facile à traiter que le réel.

    Stookie Bill est un objet de culte pour les marionnettes de Station : La Chute. Elles le considèrent comme leur premier précurseur virtuel et l'adorent comme un dieu. Je ne sais pas ce qu'il a vraiment fait pour eux, mais, moi, il m'a beaucoup aidé.

    Penser à lui m'a aidé à réaliser combien une marionnette de ventriloque est un symbole efficace de la technologie. C'est une chose inerte sans existence indépendante, mais une fois animée par un utilisateur humain, elle prend vie de manière imprévisible et très souvent incontrôlable.

    Et ce sentiment d'essayer de gérer l'incontrôlable m'a amené à ma prochaine marionnette : le bouffon en bois de l'étonnant La Leçon Faust de Jan Svankmajer.

     

    3) Le Bouffon, La Leçon Faust de Jan Svankmajer

     

    La Leçon Faust de Jan Svankmajer est un autre film qui m'obsède depuis que je l'ai vu pour la première fois. C'est une refonte profondément surréaliste et merveilleusement inventive de la vie et de la mort du Dr Faustus. Avant même d'arriver à Hugo, il a eu une grande influence sur Station : La Chute.

    En partie, Station : La Chute est une réécriture de l'histoire de Faust. Jack Forster est Faust et Fist est Méphistophélès. La licence de logiciel foireuse qui est sur le point d'effacer l'esprit de Jack et de donner son corps à Fist est une version technologique du pacte que Faust a fait avec le diable : sept ans de pouvoir, puis tout est perdu.

    Et, bien sûr, l'histoire de Faust elle-même est une autre façon de penser à la technologie. Avec une grande connaissance vient un grand pouvoir. Mais, tôt ou tard, il faut payer la facture. Le diable exige toujours son dû – quelque chose que nous, en tant que culture, pourrions être sur le point de découvrir, puisque notre écosystème poursuit son crash technologique.

    Quoi qu'il en soit, c'est une vision à très grande échelle de Faust. Vous avez également besoin d'une compréhension ferme des détails pour rendre les choses vraiment convaincantes, et c'est ce que j'ai obtenu de Svankmajer en particulier. Quand j'ai regardé La Leçon Faust, j'ai été fasciné par le Bouffon – et ses autres marionnettes – à cause de leur présence physique. Les voici en action :

     

     

    Les petits détails de leurs mouvements – la bouche, le tapotement des pieds de bois, le mouvement maladroit des articulations artificielles – tout cela a nourri Hugo Fist. Regarder le Bouffon et les diables qu'il convoque m'a aidé à comprendre comment faire pour que Fist ressemble à une présence absolument réelle.

    Mais qu'en est-il du côté le plus émotionnel des choses ? C'est là que de notre collection de marionnettes surgit...

     

    4) Nina Conti, son singe et les marionnettes de Ken Campbell, La voix de son maître

     

    Parmi beaucoup, beaucoup d'autres choses remarquables, Ken Campbell était un excellent ventriloque. Il a appris cet art à Nina Conti et elle est, elle-même, devenue une remarquable ventriloque à part entière. Elle a fini par penser qu'elle avait poussé l'art du ventriloquisme aussi loin que possible. Elle était sur le point de le dire à Ken Campbell quand – hélas ! – il est mort.

    Elle a alors découvert qu'il lui avait laissé toutes ses marionnettes. Après avoir été son élève, elle est devenue son seul héritier ventriloque. Elle ne savait pas vraiment quoi faire ensuite. Elle a fini par réaliser La voix de son maître (Her Master's Voice), un documentaire dans lequel elle emmène les nombreuses marionnettes de Ken Campbell à une convention américaine de ventriloques et essaye d'accepter son chagrin et l'héritage de son mentor.

     

     

    C'est un film irrésistiblement brillant – sauvagement drôle, exaltant d'une manière très honnête et profondément triste. C'est aussi une exploration merveilleuse des relations étroites qu'un ventriloque de génie peut entretenir avec ses marionnettes.

    Le regarder a été une expérience très émouvante. Je l'ai vu après avoir fini Station : La Chute. Donc, plutôt qu'une influence, ç'a plutôt été une confirmation. La relation de Jack et Fist évolue et devient plus profonde au fur et à mesure que le livre avance.

    Comprendre les relations de Nina Conti avec ses propres marionnettes m'a rassuré sur le fait que j'avais fait mouche. J'avais réussi à capturer au moins une partie de la proximité qui peut se développer entre un ventriloque et sa marionnette. Et voici un bel exemple de cela pour terminer :

     

     

    (Publié pour la première fois sur le blog de Gollancz, avec leur aimable autorisation : https://www.gollancz.co.uk/2015/06/four-friends-of-hugo-fist-a-guest-post-by-al-robertson/)


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